«Tuer des monstres, tuer des monstres, tuer des monstres, tout le temps… Y en a marre, c’est pas une vie. Je fais une pause. », râlait la jeune femme en dépeçant le cadavre du monstre qu’elle venait d’occire.
Combien avait-elle tué de monstre de cette espèce aujourd’hui ? Elle en avait perdu le compte. La seule pensée du nombre de monstre qu’une personne pouvait tuer dans sa vie lui donnait le vertige. Tuer ces monstres était sa seule activité, elle les avait tué la veille, elle les tuait ce jour-là, elle les tuerait le lendemain, et ainsi de suite jusqu’à sa mort.
«Plain-toi pas Engarade, y a bien les instances, ironisa son compagnon en s’asseyant contre une colonne.
- Très drôle, et à laquelle je pourrais participer, s’il te plaît ? répliquât-elle en essuyant le sang sur ses épées. Le prêtre ne répondit pas, car il n’y avait rien à répondre. Il se contenta de fermer les yeux et de rêver.
«Bon, on rentre, dit-elle soudain.
- On reviendra xper demain, si j’en ai le courage », ajouta-elle.
Ils sortirent alors de la tour qu’ils connaissaient mieux que leur propre maison. Ils montèrent sur leurs véhicules volants et se dirigèrent vers le village. Quand ils arrivèrent devant la porte de leur logement, ils eurent la surprise d’y trouver un vieux. Mais il ne ressemblait pas à tous les vieux qu’on croise dans les bourgs. Le pauvre homme était dans un état pitoyable. On eut dit qu’il avait été étiré d’un bout à l’autre de Darkon puis comprimé pour le faire entrer dans une pilule jaune et enfin ramené à sa taille normale. Ils le firent donc entrer et partagèrent les salades de viande et les sucreries cosmiques qu’ils avaient achetées en chemin. Quand le vieux (oui, j’aime bien les histoires avec des vieux, c’est hyper mystérieux) fut reposé et qu’il eût englouti la moitié des provisions du foyer, il se mit à parler.
«Eh bien les jeunes, je vous dois une fière chandelle ! Je me souviendrai de votre geste et des vaillants gars de chez Shinra, leur déclara l’inconnu.
- En revanche, il y a peu de chance qu’eux se souviennent de vous puisqu’on est les derniers, railla Engarade.
- Quoi qu’il en soit, merci à vous deux. Je n’ose pas imaginer ce qu’ils m’auraient fait s’ils m’avaient retrouvé avant que je trouve un abri.
- Je veux bien vous croire l’ami, dit Engarade. Je ne sais pas ce qu’on vous a fait mais c’est pas beau à voir, ajouta-elle.
- Ils ont essayé de m’effacer, et c’est pas passé loin.
- Mais qui a bien pu vous faire ça ? demanda Legrosfaisan.
La réponse que le vieux leur donna faillit faire avaler leurs cuillères aux jeunes aventuriers.
«Les dieux ! Ils ont voulu se débarrasser de moi. Saviez-vous que les enfants de Rhisis étaient quatre à l’origine ? Le quatrième dieu, c’était moi, Nezumi. Mais ils m’ont banni il y deux mille ans parce que je n’étais pas de leur avis. Vous êtes-vous déjà demandé ce qu’il y a derrière le ciel ?
- On nous a appris qu’il n’y avait rien, indiqua Legrosfaisan.
- Moi, parfois je rêve que je vole avec mon balai au-dessus de la limite d’altitude et que je pars à travers le ciel visiter d’autres mondes, raconta Engarade.
- Ah le pouvoir des rêves… dit doucement le vieil homme. En fait il y a bien autre chose après le ciel de Madrigal. Il y a d’autres mondes, une infinité de mondes. Certains ressemblent à celui-ci, d’autres non. Les Ivilis, Shade et Bubble vous font croire qu’il n’y a rien pour conserver leurs fidèles, car c’est de vous qu’ils tirent leur pouvoir. Ils ne veulent surtout pas que les gens aillent voir d’autres mondes. C’est contre ça que je me suis battu et c’est pour ça que j’ai été banni. Et aujourd’hui, ils veulent finir le travail pour faire disparaître toute trace de ce qui pourrait faire douter le peuple.
- Mais comment tirent-ils leur pouvoir du peuple ?
- Les GPotatoe, c’est ça l’instrument de leur pouvoir. Chaque fois qu’un joueur en utilise, leur pouvoir grandit.
- Nous, on n’a jamais dépensé un centime à leur boutique, dit Legrosfaisan, plein de fierté.
- Exact, poursuivit sa compagne. On a peut-être une vie misérable, nos équipements sont uppés plus trois ou nous ont été donnés par des amis, mais on n’a jamais mis les pieds dans leur boutique. »
Le vieil homme se mit à rire en les voyant ainsi.
«Ah les petits gars, vous me plaisez ! Ça vous dirait de vivre sur un autre monde ? Je connais le moyen d’en sortir. Puisque vous m’avez aidé, et comme vous ne semblez pas attaché à la vie ici, demain je vous montrerai comment s’enfuir. A présent, dormons. »
Le lendemain, l’homme les emmena dans les montagnes à l’abri des regards.
«Pour échapper à ce monde, vous devez apprendre à maîtriser un pouvoir que les dieux se sont bien gardés d’enseigner à leurs fidèles. Mais ce pouvoir met du temps à se contrôler. A partir d’aujourd’hui, vous devrez venir ici chaque jour pour vous entraîner. »
Il leur montra alors comment se concentrer pour faire jaillir une partie de leur énergie vitale hors de leurs corps pour former une aura lumineuse. Les jours, les semaines et les mois passèrent ainsi. Ils contrôlaient à présent parfaitement leur aura et savaient en extraire une partie et la concentrer en un point précis devant eux pour former une petite sphère éblouissante de pure énergie. Un jour, alors qu’ils arrivaient au lieu secret où ils se retrouvaient, ils le trouvèrent assis, pratiquant ce qu’il leur avait enseigné. Une cinquantaine de petites sphères de lumière virevoltaient autour de lui. Sans dire un mot, ils s’assirent en face de lui et se concentrèrent pour créer à leur tour des billes brillantes qui vinrent bientôt se mêler au ballet des lumières du vieux sage. Ils n’avaient pas besoin de parler, leurs trois esprits étaient à présent connectés. Par ce biais, le vieil homme leur indiqua d’étirer les boules d’énergies avec leurs esprits. Celles-ci cessèrent alors de virevolter et commencèrent à s’allonger verticalement. Lentement d’abord, comme si elles s’opposaient à la force de leur esprit, puis plus vite pour adopter une forme de plus en plus fine. Au moment où elles atteignaient une dizaine de centimètres de long, elles étaient tellement fines qu’elles étaient presque impossibles à distinguer. Le sage leurs dit alors :
«Nous ne pouvons quitter cette terre par le haut, car nous n’avons pas d’ailles. Comme je vous l’ai déjà dit, le rêve est la clef pour ce voyage mais seul, il ne suffit pas. Certains Hommes croient qu’il suffit de rêver pour fuir ce monde, ils se trompent. J’ai connu un jeune homme d’à peu près votre âge qui utilisait les rêves pour fuir la réalité. Il y croyait tellement qu’il se pensait capable de se téléporter par la pensée dans un monde où il combattait contre des créatures aillées pour protéger un royaume. En vérité, l’unique façon de quitter cette terre est la suivante. Regardez au sol, que voyez-vous ?
- De la terre et de l’herbe, proposa Legrosfaisan.
- Regardez d’encore plus près, et en utilisant votre aura pour percevoir celle du sol, répondit le vieil homme.
- Il semble que… Oh ! Le sol est discontinu, je vois des petits carrés ! s’écria Engarade.
- On appelle ça des Pixels, expliqua Nezumi.
- En réalité, tout ici est formé de ces briques élémentaires. Elles sont reliées entre elles par la même aura que vous avez appris à matérialiser. Et cette aura est la seule chose qui puisse les séparer. »
Il ferma alors les yeux et les deux jeunes aventuriers virent les aiguilles d’énergie qu’ils avaient créé se positionner sur la jonction de deux pixels.
«A présent, je vais encore avoir besoin de vous, reprit l’homme. A mon signal, nous nous concentrerons uniquement sur l’idée de planter ces aiguilles dans le sol »
Ils se mirent alors en tailleur et vidèrent leur esprit pour être prêts. Ils entendirent alors un le vieux crier, mais ils ne l’entendirent pas avec leurs oreilles, plutôt avec leur esprit. Ils appliquèrent alors toute leur concentration pour former l’image des aiguilles s’enfonçant dans le sol. A leur grande surprise, ils virent les deux pixels dont ils rompaient la liaison s’écarter. Dans l’interstice, ils ne virent que l’obscurité. Tous d’un coup, les deux pixels cédèrent de tombèrent vers le bas, laissant un trou sombre sans fond dans le sol de Flaris. Les pixels attenants tombèrent à leur tour dans cet orifice, puis les pixels voisins et ainsi de suite. Ils durent reculer pour ne pas tomber dans ce qui avait atteint la largeur d’un puits. Engarade imagina alors ce trou dévorer tout Madrigal. Elle se dit que le vieil homme avait préparé ça pour se venger de ce monde et de ses dieux. A sa grande surprise, le phénomène ralentit et les bords du trou se stabilisèrent.
«Maintenant sautez.
- Vous ne venez pas avec nous ? demandèrent Engarade et Legrosfaisan avec surprise.
- Non. J’ai encore à faire sur ce monde, et quelqu’un doit reboucher ce trou. Dépêchez-vous de sauter là-dedans. Je partirai quand ce monde cruel aura cessé d’exister. Et alors, je vous retrouverai sur un autre monde, je vous le promets. »
Engarade prit alors son courage à deux mains et de jeta dans l’ouverture béante, suivie de près par son compagnon.
Ils pénétrèrent alors dans un endroit entièrement noir. Les limbes informatiques. La seule lumière qu’elle percevait venait de l’orifice d’où ils venaient, qui s’éloignait rapidement. Peu de temps après, sa lumière disparut. L’obscurité qu’ils voyaient dans toutes les directions les empêchait d’avoir une idée de leur vitesse et des distances qu’ils parcouraient. Il n’y avait plus de haut ni de bas. Engarade n’était même plus sûre qu’ils se déplaçaient encore dans cet espace infini. Ils perdirent la notion du temps.
Au bout d’un moment, Engarade fut lassée de contempler le néant. Elle posa les yeux sur son compagnon et réprima un cri de surprise. Son corps avait changé d’aspect. Il avait la même forme mais ressemblait désormais à un spectre fait d’une matière jaune luminescente. Elle s’aperçut que son corps avait subi le même traitement mais était de couleur rouge. En réalité, ce qu’ils contemplaient n’était plus leurs corps qu’ils avaient laissé derrière eux en quittant Madrigal, mais leur esprit ayant gardé le souvenir de la forme leur ancien corps.
Plus tard, ils commencèrent à percevoir un scintillement blanc devant eux. Quand ils furent plus proches, ils s’aperçurent que cette lueur était une sorte de fil dont ils approchaient d’une extrémité. L’autre bout du fil se perdait à l’infini devant eux. Ils suivirent alors ce fil blanc. Après l’avoir suivi durant une heure, un autre fil apparut, puis un deuxième. Ils se retrouvèrent alors dans un réseau de fils de toutes les couleurs. Certains se coupaient en formant un petit disque lumineux. Ils s’approchèrent du croisement de deux fils : un vert et un bleu. Ils remarquèrent alors que le disque qu’ils avaient vu au loin était en fait une plate-forme. Ils prirent pied dessus et virent des petits panneaux indiquant des noms de lieux dans les directions où partaient les fils. Certains noms rappelaient des vieilles légendes à Engarade. Ils décidèrent alors de suivre la direction indiquée par un panneau portant les lettres SWTOR, correspondant à un des sens du fil bleu.
Au fur et à mesure qu’ils avançaient le long du fil, les autres fils de couleurs s’éloignèrent progressivement, chacun partant dans une direction différente. Rapidement, ils se retrouvèrent de nouveau au milieu du néant, n’ayant que le fil bleu qu’ils suivaient comme repère.
Une faible lueur apparut au loin devant eux. En arrivant plus près, ils constatèrent qu’il s’agissait d’une porte. Cette porte avait quelque chose d’anormal, mais Engarade n’arrivait pas à déterminer quoi. Soudain, elle se rendit compte que ce qui clochait était que cette porte n’avait pas de mur. C’était juste une porte qui flottait seule dans l’espace, comme posée sur le fil lumineux que suivaient nos deux amis. Ils entrèrent.
La lumière à l’intérieur était éblouissante par rapport à l’obscurité d’où ils venaient. Quand leurs yeux s’habituèrent à la luminosité, ils virent qu’ils étaient dans un grand hall. Devant eux, des centaines de créatures étaient vaguement disposés en file indienne. Engarade reconnu parmi eux plusieurs races dont elle avait entendu parler : des elfes grands et élégants et des nains trapus aux longues barbes grises. La plupart étaient humains (ou en avaient l’apparence), mais certains appartenaient à des races qui lui étaient inconnues.
La file avançait petit à petit en direction d’une partie du hall qu’Engarade en Legrosfaisan ne pouvaient pas voir. Ne sachant pas quoi faire d’autre, ils suivirent le mouvement. En avançant, ils ne purent apercevoir mieux vers quoi ils allaient car la personne devant eux mesurait plus de deux mètres. Ce ne fut qu’au moment où ils y arrivèrent qu’ils purent voir le lieu pour lequel tant de personnes attendaient. Il s’agissait en fait d’une sorte de comptoir équipé d’écrans vidéo. Deux personnes s’affairaient derrière. Celle de gauche était une très large Twile’k à la peau orange ridée tandis que celle de droite était un Wookie aux poils beiges bien lissés. La Twile’k se tourna vers Engarade et Legrosfaisan alors que le Wookie s’adressait à l’elfe qui faisait la queue derrière eux. La grosse dame aux lekkus dit alors d’un ton bourru :
« A vous messieurs-dames. Vous connaissez un peu le jeu ou pas ? »
Engarade et Legrosfaisan se regardèrent étonnés
« Encore des gens paumés, dit la Twile’k, Allez salle A », ajouta-elle en montrant une direction derrière elle.
Engarade et son compagnon suivirent la direction indiquée et entrèrent dans la salle A. Une autre Twile’k les accueillit. Celle-ci était l’opposé de celle qui les avait envoyés ici. Elle était jeune et relativement fine. Sa peau était d’un bleu ciel apaisant. Elle leur souhaita la bienvenue et les conduisit à une petite pièce équipée d’un holo-projecteur. Après avoir visionné l’holo-projection présentant le jeu, arriva le moment de choisir leur nouvelle enveloppe corporelle et leur classe.
Pour profiter de son expérience dans l’assassinat, Engarade choisit la classe de chasseuse de primes. Elle admirait aussi cette classe pour son indépendance vis-à-vis des deux grands pouvoirs que sont l’empire et la république. Elle aimait l’idée de pouvoir faire ses affaires sans se sentir liée à l’un ou l’autre. Pour la race, son choix se porta sur l’espèce Chiss. Les Chiss sont des humanoïdes à la peau bleue sombre, aux cheveux noirs d’encre et aux yeux couleur de feu. Le territoire Chiss est situé en bordure de la galaxie. Les Chiss n’ont habituellement pas de contact avec les autres civilisations, mais il arrive parfois qu’un Chiss d’aller vivre dans la galaxie.
Legrosfaisan, avait aimé étudier la magie et s’en servir au service du bien quand il était sur Madrigal. Il se tourna donc naturellement vers l’ordre Jedi. Il entra dans le corps d’un Miraluka car cette espèce a une affinité particulière avec la Force leur permettant de voir par celle-ci.
Nos deux amis décidèrent ainsi de se séparer momentanément, et d’aller chacun vivre des aventures de son côté. Ils se promirent de se retrouver un jour. Ils se quittèrent donc dans le hangar d’embarquement. Tandis qu’ils discutaient de leur nouvelle classe, ils ne remarquèrent pas le vieil homme qui les observait dans l’ombre, un sourire bienveillant éclairant son visage. Ils devaient prendre chacun une navette pour rejoindre la planète où débuterait sa nouvelle vie. La douleur de la séparation était contrebalancée par l’excitation de commencer une nouvelle vie pleine d’aventure.
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Sujet: RP Engarade 
Mar 15 Oct - 17:20
Peut-être arranger avec des "enter" pour montrer la différence entre deux paragraphe car tout du texte l'un cotnre l'autre des fois c'est perturbants quand on découvre 
Sinon, superbe prologue pleine de magie 